Il y a exactement 80 ans, le monde sportif découvrait l'existence d'une tribu mexicaine dont les membres avaient la particularité de courir sans fatigue sur des centaines de kilométres. L'histoire se déroule aux jeux d'Amsterdam en 1928, deux Mexicains d'origine amérindienne terminent le marathon loin derriére le vainqueur du jour, le français El Ouafi (2h33). L'un s'appelle Terrazas et se classe 32eme en 2h52, l'autre se nomme Tarres, talonnant son compatriote de 2 minutes. Jusque-là rien d'extraordinaire, sauf qu'au moment de passer la ligne, alors que tous les concurrents s'effondrent de fatigue, ces deux Indiens, ne manifestent aucune envie de s'arrêter. Les officiels doivent même courir derriére eux et les ceinturer pour bien leur faire comprendre que l'épreuve est terminée, "trop court!trop court!", se plaignent-ils dans une langue que personne ne comprend.Et pour cause! Ils parlent le "Tarahumaras". Et leur histoire compte parmi les plus étranges qu'on puisse trouver sur cette terre.
Ces indiens habitent des térritoires montagneux ( entre 1500 et 2800 mètres) sur lesquels aucun moyen de transport ne rivalise avec la course à pied, au fil du temps, ces Tarahumaras auraient développé des dispositions athlétiques tout à fait exceptionnelles.On disaient d'eux qu'ils étaient capables de parcourir 270 kilomètres en une seule journée!
Ainsi Fréderick Schwatka raconte qu'il a vu courir un Tarahumara de Botapilas à Chihuahua, soit environs 800 kilomètres en portant sur son dos 40 livres de courier et de provisions, l'Ecossais Ernest Thompson Seton décrit la vie d'un facteur indien qui effectuait tous les jours de la semaine une tournée de 110 kilomètres.Des entraineurs américains veulent les persuader de participer à des épreuves officielles. En 1927, on décide d'inscrire l'un de ces Indiens, José Tarres, à une course de 82 km entre San Antonio et Austin au Texas, il remporte facilement l'épreuve en 6 heures 46, battant le record de l'épreuve qui datait pourtant de 1882. L'année suivante, on l'emmène, ainsi qu'un autre Tarahumara en Europe pour prendre le départ du marathon olympique d'Amsterdam, à l'issue que l'on connaît "trop court,,,,"
De toutes les choses curieuses entendues sur les Tarahumaras, la plus extraordinaire concerne leur sport. Il s'agit de la course à pied, bien sûr, tout au long du parcours qui s'étale sur des dizaines ou parfois des centaines de kilomètres les participants doivent shooter devant eux une petite boule de bois de pin. En fait "shooter" n'est pas le terme exact, le joueur glisse ses doigts de pieds sous la bille et par un fouetté de jambe la projette sur une distance d'environ 20 mètres. Evidemment il arrive que le projectile se perde dans un buisson, dans ce cas-là interdiction absolue de se servir des mains. Il faut le récuperer en utilisant un petit bâton de bambou emporté expressément pour cet usage.La victoire est attribuée à la première équipe qui ramène sa boule sur la ligne d'arrivée, compte tenu des distances énormes, il arrive que des joueurs épuisés abandonnent la partie.
Les Tarahumaras ne croient pas en dieu, un tel mot n'existe même pas dans leur langue. En revanche, ils vénèrent la nature et ces courses interminables seraient une manière de rendre hommage au cycle du jour et de la nuit.
(source:zatopek)
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